A Walk in Frédérique Lucien’s Winter Garden

Nouvelles

MaisonMaison / Nouvelles / A Walk in Frédérique Lucien’s Winter Garden

Jan 20, 2024

A Walk in Frédérique Lucien’s Winter Garden

PARIS — Frédérique Lucien’s exhibition Jardin d’hiver at Galerie Jean Fournier

PARIS — L'exposition Jardin d'hiver de Frédérique Lucien à la Galerie Jean Fournier témoigne de son engagement continu envers la représentation sculpturale du corps (le plus souvent le sien) et les formes malléables du monde botanique. Lucien opère généralement à l'intersection de la peinture, du dessin et de la sculpture, et cette installation en offre tous des exemples. Un jardin d'hiver est un jardin d'hiver - une orangerie, une serre ou un conservatoire - un lieu qui permet aux plantes de pousser hors saison et hors de leur contexte normal. Dans cette exposition, Lucien dessine les contours de formes naturelles délicates et compliquées - fleurs entrelacées, gousses, tiges et feuilles.

Ces formes sont ensuite découpées dans des feuilles d'aluminium, de laiton ou de cuivre - leur dimensionnalité est aplatie et les parties qui se chevauchent sont fusionnées. L'utilisation du métal transforme l'immatérialité abstraite d'un dessin en quelque chose avec une sorte de présence et de physique différente - une forme plate et rigide qui peut être fixée au mur individuellement ou en groupe, posée sur le sol et appuyée contre lui, ou suspendu en ligne à un bar. L'espace négatif de la découpe peut également être utilisé, le rectangle métallique restant encadrant une image de la forme végétale sur un mur blanc. (Le rectangle est souvent légèrement surélevé par rapport au mur afin qu'une fine ligne d'ombre sombre de la plante devienne un autre élément figuratif.) Poussant contre la délicatesse des œuvres en métal découpé se trouvent de grandes peintures collées impétueuses de ces mêmes formes plates, mises à l'échelle peintes et exécutées avec des peintures noires, blanches et métalliques, complétées par une série de petites gouaches découpées à motifs plats et aux couleurs vives qui utilisent des motifs végétaux similaires.

Les sculptures corporelles de Lucien opèrent en contrepoint de son travail botanique en deux dimensions. Comme pour les feuilles et les fleurs, les images corporelles sont également retirées de leur contexte normal, à la fois en termes de forme et d'affichage. Lucien prend des éléments isolés de son corps - un coude, un genou, un pied ou des lèvres - et les moule en porcelaine, avec des surfaces mates ou brillantes dans une gamme de couleurs, des tons chair naturels au blanc pur, noir de jais, jaune ou or. Une autre stratégie de distanciation au-delà de la troncature et de la manipulation des couleurs est l'échelle. Le processus de cuisson de la porcelaine rétrécit les formes, imprégnant ces objets d'une étrangeté de poupée. Cette étrangeté est accentuée par leurs modes de présentation, disposés sur de petites étagères murales comme pour « Courbure » (2022), fixés directement au mur, comme pour « Bocca » (2022), ou disposés, comme de la viande, en un garde-manger en bois à grande échelle, ou bac de stockage des aliments, comme avec "Cellier" (2022). Parfois, la partie du corps est facilement identifiable, par exemple un pied ; mais d'autres fois, comme avec "Courbure", la forme, dans ce cas un coude, semble complètement abstraite et semblable à Brancusi.

L'œuvre de Lucien est considérablement plus subversive qu'il n'y paraît au premier abord. Elle prend des choses naturelles qui sont ignorées ou auxquelles on prête peu d'attention et les met au point - en les coupant, en les coupant, en les aplatissant, en les agrandissant ou en les réduisant. Cet acte d'observation accru, la création d'une grammaire visuelle abstraite des types, rend les objets en question à la fois insistants et insaisissables, les faisant participer à un acte de traduction continu mais ambigu.

Frédérique Lucien: Jardin d’hiver continues at Galerie Jean Fournier (22 Rue du Bac, 75007 Paris) through July 8. The exhibition was organized by the gallery.

Richard Kalina est un peintre et critique basé à New York et professeur d'art à l'Université Fordham. Il a écrit pour Art in America, où il est rédacteur en chef, ArtNews, et... Plus par Richard Kalina